Comment bien jargonner honfleurais : leçon n°2

-La pèque (la pêche / l'activité)
-La pécaille (la pêche/ l'ensemble des poissons pêchés, le produit de la pêche)
-Le palto (le manteau)
-Et pis alors? (et puis alors?)
-J'a allé vèr s'il est parti (je vais aller voir s'il est parti)
-Heu là! Boujou la déroulade! (Eh bien! Quelle affaire! <-- traduction très libre!)
-Mort de peu (mort de peur)
-Mort de frai (mort de froid)
-P'tite charogne (petit mot tendre et affectif intraduisible!!!)
-R'gad leu ch'ti la (regarde-le celui-là)

Honfleur dans "Vesoul" de Jacques Brel

"T'as voulu voir Honfleur et on a vu Honfleur !"
"T'as plus aimé Honfleur, on a quitté Honfleur"...
Jacques Brel l'a chanté pour la première fois en 1968...

Honfleur dans... "Deauville sans trintignant" de Vincent Delerm

free music

(pour entendre la chanson, cliquer sur le titre et attendre. Il est possible de régler le son)

Dans sa chanson intitulée "Deauville sans Trintignant", Vincent Delerm évoque un couple qui se promène sur la Côte Fleurie. Honfleur est citée dans les paroles :

"Ils iront tout à l'heure
Déjeuner à Honfleur
Reprendre la Rover
Et s'ennuyer ailleurs
Menu à 220
Citron vert sur les mains
Il fera rapporter
Un Château bouchonné

Juste après le repas
Ils feront quelques pas
Elle voudra essayer
Ce manteau bleu soldé
Marée basse sur le port
Il attendra dehors
Il faudra envisager
Un retour bouchonné"

Vincent Delerm est cruel ! Ne voit-il pas beaucoup trop bien ce qui se cache derrière les façades des gens ? Ces gens que l'on croit heureux parce qu'ils ne font que passer...
C'est aussi ça, Honfleur...

Honfleur et son canton au quotidien pendant la guerre 1939-1945

Issus d'un mémoire de maîtrise d'histoire soutenu à l'université de Caen, ces deux ouvrages présentent tous les aspects de la période dans un cadre honfleurais élargi à l'ensemble du canton.


















Pierre Boiteau :
Honfleur et son canton au quotidien
1939-1945
(tomes 1 & 2)
Honfleur
Editions de la Lieutenance

Paul Démarais, un pharmacien atypique...

Paul Démarais est resté dans la mémoire de nombreux honfleurais comme un pharmacien atypique, esprit universel à l'origine de mille et une inventions rocambolesques, notamment le fameux "Passocéan", remède contre le mal de mer.

Il fut aussi candidat (malheureux) aux élections présidentielles de 1939!
Un personnage haut en couleurs!


Pierre Boiteau
Votez Démarais?
Honfleur
Editions de la Lieutenance

Pour bien jargonner honfleurais : leçon n°1, par Jules le péqueu alias "La Douleur"

(les traductions sont approximatives et ...sacrilèges ! comme pour toute langue sacrée...)
-Que cha mon bézard (que ça mon "petit" !)
-Y ré parti (il est parti)
-Té rien biau (tu n'est "pas rien" beau)

-Chiquita rive (qu'est-ce qui t'arrive?)
-Quiqu'ya (qu'est-ce qu'il y a?)
-Bein forchement (bah forcément)
-Tu ré meurive (tu es mort ivre)
-Y'a de la gite (ça bouge/ça balance)
-Y'en a pou d'la monnaie (il y en a pour de l'argent)
-J'va maqué (je vais manger)
-Euh la badé ("Euh la" bah dis(-donc))
-ça va-t-y té? (est-ce que ça va, toi?)
-Et pi té? (et puis toi?)
-Mé ça va (moi ça va)
-Menteu (menteur)
-Boujou et pi des bobons (bonjour et "plein de bonnes choses")
-A tantôt (à cet après-midi)
-A d'taleur (à tout à l'heure)
-Té pa rien que ça biau (tu n'est "pas rien" beau)
-Té itou (toi aussi)
-Chi j'boche ché pou éte meurive (Si je bosse c'est pour être mort ivre)

(un grand merci à Jean-Yves Loriot pour la communication de ces aimables vocables!)

Le Honfleurais à la longue vue


Le Honfleurais à la longue vue est un ensemble de contes écrits par André Albert-Sorel, le descendant de l'historien et académicien Albert Sorel, né natif de Honfleur.
A travers le regard du personnage de Joseph
Renard, on devient le spectateur (le voyeur?!)de scènes honfleuraises intimistes...











André Albert-Sorel
"Le Honfleurais à la longue vue"
Editions des Ecrivains

Week-end mortel à Honfleur...

Week-end mortel à Honfleur ? Mortel, non parce qu'on s'y est ennuyé à mourir sous la pluie comme dans une chanson de Vincent Delerm, mais tout simplement parce qu'un crime y a été commis !







Jean-Louis VIGLA

"Week-end mortel à Honfleur"

éditions Charles Corlet

Charles Baudelaire et Honfleur



"Mon installation à Honfleur a toujours été le plus cher de mes rêves"


Charles Baudelaire

Le biscuit de mer de Honfleur

Aliment de base des équipages au long cours, le biscuit de mer de Honfleur connut un grand succès dès le début du XVIème siècle.


Très recherché pour les approvisionnements des navires de la grande pêche ou des colonies, le biscuit de mer façon Honfleur a constitué la base de la nourriture des navigateurs au long cours du XVème au XIXème siècle. Tous les navires faisant voile dans la Manche ou dans la mer du Nord venaient s'avitailler en biscuits dans les boulangeries honfleuraises, y compris les Anglais et les Hollandais en temps de paix. Le biscuit de mer était connu dans toute la France. Des ordres de Colbert commandaient d'en prendre livraison.
Pétri par les boulangers de la ville six mois avant l'embarquement, le biscuit de mer façon Honfleur devait sa renommée à la qualité du froment des environs et à la pureté des eaux de la Claire, petit cours d'eau traversant Honfleur.

Il remplaçait le pain dans la ration de l'équipage. Quand il était bien préparé et de bonne qualité, il se conservait à bord plus d'un an. Il se présentait sous la forme d'une petite galette ronde. Le biscuit de mer de Honfleur est un aliment riche sous un petit volume.
Sa pâte devait être beaucoup plus travaillée et plus dure que pour le pain ordinaire. Lorsqu'on ne pouvait plus la travailler avec les bras, on pétrissait cette pâte avec... les pieds ! en étendant une toile dessus. Le boulanger se suspendait par le bras à une corde. Si en cours de campagne le biscuit de mer était attaqué par des insectes et larvé, il était de nouveau passé au four. Apport de protéines garanti!


Le biscuit de mer est obtenu sur une base de pain brié que l'on obtient en ajoutant de la farine de pur froment, un peu d'eau et de la matière grasse sur une pâte à pain ordinaire très fermentée, en respectant les proportions suivantes :
-pâte à pain brié : 60%
-matière grasse : 19%
-farine de pur froment : 19%
-sel : 2%
Contrairement à ce que semble indiquer son nom, il ne faut pas cuire deux fois le biscuit de mer, mais le laisser au four deux fois plus longtemps que pour le pain ordinaire. Le biscuit doit être sec, cassant, avoir peu de mie, et se gonfler d'eau sans se partager ni s'émietter. Il peut se consommer sec, frais ou trempé, dans du cidre par exemple.
A la fin du XIXème siècle, il existait encore une fabrique de biscuits de mer rue Charrière du Puits, à la propriété de la veuve Viel, et une autre au n°17 de la rue Boudin, établissement qui a subsisté cinquante ans environ. Le biscuit de mer fait aujourd'hui partie du patrimoine des Honfleurais.
La boulangerie Lamarre, rue du Dauphin, en prépare de nouveau pour le plus grand plaisir des gourmets, des curieux et des passionnés de la "p'tite histoire d'Honfleur". Le biscuit de mer de Honfleur est servi en apéritif ou au repas en accompagnement des crudités et de la charcuterie.
(un grand merci à Jean-Yves Loriot, guide officiel du "Petit musée d'Alphonse!" pour la communication de ces précieuses informations)

Honfleur et les Honfleurais : cinq siècles d'histoire

Cinq siècles d'histoire de la ville de Honfleur à travers ses personnages les plus illustres. Une démarche originale et une lecture agréable, comme une promenade dans un jardin où l'on rencontrerait chemin faisant des célébrités locales...
tome 1 :
Binot Paulmier de Gonneville le découvreur, Jean Fleury le corsaire, Jean Doublet le corsaire, les Lacoudrais armateurs, Jacques Félix Emmanuel Hamelin le contre-amiral, Champlain le fondateur de Québec, Jacques le Tesson l'orfèvre et alchimiste, André Grétry le musicien, Louis-Philippe le roi en exil, Paul Démarais le pharmacien candidat aux présidentielles de 1939, la pharmacie du Passocéan, Pierre Berthelot le marin martyr et bienheureux, Mhr Pierre Fallaize le missionnaire.

tome 2 :
Pierre Ange Romain l'aventurier aérien, Jean-Baptiste Degaulle le marin scientifique, Frédéric Sauvage l'inventeur du bateau à hélice, George Thadée Bouton le précurseur de l'industrie automobile, les racines honfleuraises de l'agence Havas, Frédéric le Play le sociologue, la dynastie des Sorel (dont Albert Sorel l'historien), Alphonse Allais l'humoriste, Erik Satie le musicien, Henri de Régnier le poète, Lucie Delarue-Mardrus la romancière et poétesse, Charles Baudelaire et Honfleur, les frères Marie illustres Honfleurais, Honfleur et la peinture...


Dominique Bougerie
Honfleur et les Honfleurais : cinq siècles d'histoire
Tomes 1 & 2
Editions Marie Honfleur 2002

Honfleur dans votre poche !


Avec des "si", on mettrait Paris en bouteille
Avec ceci, vous mettrez Honfleur dans votre poche !

En une grosse centaine de pages, vous survolez mille ans de l'histoire du port et de la ville de Honfleur. L'essentiel dans un style clair et précis, par un "enfant du pays" !






Pascal Lelièvre,
"Honfleur de Guillaume le Conquérant à la Belle Epoque (XIème-XIXème siècle)", éditions de la Lieutenance (collection Les Carnets d'Honfleur)

Deux Honfleurais au Chat Noir...

Les poètes du Chat Noir furent légion, et parmi eux évoluèrent nos deux artistes-mascottes made in Honfleur, j'ai nommé Erik Satie et Alphonse Allais. Dans cette anthologie des Poètes du Chat Noir (présentation et choix d'André Velter), on les retrouve tous deux, bien entourés de leurs nombreux compagnons de fortune : Rodolphe Salis (fondateur du Cabaret), Emile Goudeau (fondateur du groupe des Hydropathes), Aristide Bruant, André Gill, Maurice Rollinat, Edmond Haraucourt, Jean Lorrain, Jean Moréas, Jules Jouy, Charles Cros, Paul Verlaine, Jean Richepin, Maurice Mac-Nab, Albert Samain, Maurice Donnay, Villiers de l'Isle-Adam, Stéphane Mallarmé, Raoul Ponchon et tant d'autres encore !!!
A savourer avec une absinthe (si vous en trouvez encore!...)

Les états d'âme, Erik... voire Esotérik !


TOUTE LA MUSIQUE QUE J'AIME
ELLE VIENT DE LA, ELLE VIENT...
... D'HONFLEUR !!!

Une des meilleures biographies (si ce n'est la meilleure!) du grand musicien honfleurais Erik Satie.

Un homme étrange, indéfinissable, mystérieux et mystique, original et génial, ermite et universel. Ses notes détachées si énigmatiques hantent les consciences de tout Honfleurais initié à cette musique qui porte à la fois l'empreinte des origines et l'intuition des fins...

Alphi dans le texte...

A LIRE ET A DELIRE ! ...

Pour tous les Allaisiens et toutes les Allaisiennes, la Bible est en deux tomes (comme l'Ancien et le Nouveau Testaments!).
Il s'agit des "Oeuvres Anthumes" et des "Oeuvres Posthumes" du "Maître linéaire"... (R Laffont collection Bouquins)






(Un petit truc pour les myopes : cliquer sur les images de couvertures et les textes des quatrièmes de couvertures pour les agrandir)



Comment les (vrais) Honfleurais causent...

"L'est rien jatil d'me causer d'son blog", me disait l'autre jour un auguste Honfleurais, non "né natif", Lexovien de naissance mais Honfleurais par essence. Co-auteur du livre-album "Honfleur" (éditions Marie) avec un de ses amis, il se dit désolé : "J'a point d'projet su Honfleur"... Mais ça reviendra, nous n'en doutons point!

Je lui ai répondu comme il se doit :
"Euh là, comment qu'i m'cause, c'tit-là? Ce serait-y du honfleuraîîîs ? Point d'projet su Honfleu ? Mé qui comptais avèr des nouvèles, me v'là à maquer à la tab' qui r'cule! Allez, j'me rale à la quart! Boujou chez té, boulingué!"
Comprenne qui pourra.
Aujourd'hui, après avoir consulté "Honfleurissimo", voici la réaction de cet illustre autochtone :

"J'avions tiré des bords sul blog à ****
L'est rien ça beau
Toute une palanquée d'textes à rien n'y comprend'
L'Pierrot y navigue pas qu'au radar
Que cha com'déroulade"
Eh oui, c'est aussi ça, la magie d'Honfleur. "Une langue qui fait un sort à tout", selon les termes de Lucie Delarue-Mardrus, poétesse honfleuraise...

J'y vois la plus belle des reconnaissances, et quand bien même certains textes de ce blog seraient effectivement "à rien n'y comprend'", je les maintiendrais malgré tout car, comme le disait si bien Oscar Wilde (et là je quitte momentanément le dialecte honfleurais pour renouer avec la non moins noble langue françoise) : "Je vis dans la terreur de ne pas être incompris".

Si je précise que l'interlocuteur privilégié dont il est question ici signe "Tarta", tout le monde le reconnaîtra, du moins les initiés. Chacun a son sobriquet à Honfleur... (voir à ce sujet l'ouvrage "Les sobriquets ou le secret de l'immortalité", présenté sur le site des éditions de la Lieutenance mentionné dans la colonne de gauche de ce blog).




Fernand Herbo, peintre de la Marine, Honfleurais de coeur

Fernand Herbo (1905-1995), peintre montmartrois originaire du Nord, établi à Honfleur, nommé peintre de la Marine nationale en 1944, a beaucoup fait par son art pour la réputation mondiale du petit port...

Nous voyons ici l'inauguration de la plaque du quai portant son nom, le dimanche de Pentecôte 2007, en présence de la veuve du peintre (à gauche de la plaque) et des plus hautes personnalités honfleuraises (nous apercevons à droite de la plaque le maire et conseiller général du canton de Honfleur Michel Lamarre, honfleurais d'origine, et au premier plan Nicole Ameline, députée de la 4ème circonscription du Calvados, ancienne ministre et ambassadrice). (photo B.L.H.)
(Il semblerait que cette plaque ait disparu depuis le 3 octobre 2007. Vandale ou collectionneur? Affaire à suivre! Quoi qu'il en soit, le quai reste et demeure désormais le quai Fernand Herbo...)

Restauration de la chapelle de l'ancien hôpital de Honfleur par l'association Les Racines de Honfleur

Depuis quelques années, l'association "Les Racines de Honfleur", présidée de main de maître par l'archiviste de la ville Pierre Jan, s'attelle à une tâche fort louable : restaurer la chapelle de l'ancien hôpital de Honfleur, un véritable petit joyau du patrimoine culturel et religieux.



Sans les efforts de Pierre Jan et de ses associés, nul doute que ce lieu serait tombé en ruines. Autour de saint Firmin, patron de la chapelle, nombre de recherches et d'expositions se multiplient, favorisant ainsi l'intérêt du grand public pour un aspect plutôt inédit de l'histoire et de la mémoire honfleuraises...


Beaucoup de Honfleurais se souviennent du temps, pas si lointain (1977) où l'ancien hôpital de Honfleur était tenu par des soeurs. L'implantation de communautés religieuses en ce lieu remonte au XVIIème siècle, et c'est toute une époque, aujourd'hui révolue mais encore présente par ses traces, que nous pouvons voir ressurgir à travers les activités des Racines de Honfleur.

Il ne s'agit là que d'un des nombreux objectifs de cette association aux activités multiformes (généalogie, histoire générale de Honfleur, histoire maritime, histoire religieuse, histoire politique, etc), dont les sympathiques membres partagent tous un juste amour immodéré pour le charmant petit port normand !

Incursion dans l'église Saint-Jean-Baptiste de Barneville-la-Bertran

Entrons dans l'église... Le portail occidental, flanqué de deux contreforts saillants en tuf, est percé d'une porte en plein-cintre. A gauche, une étroite fenêtre bouchée, en forme de lancette. Sur la plus haute marche, à l'entrée, enclenchons la poignée et pressons la lourde porte... Elle ne bouge pas! Triste et diaphane comme un profane, réessayons, crispons la main... En vain... La porte est fermée à clé sur le lieu saint. En s'arc-boutant pour tenter de voir quelque chose à travers la serrure, dans un champ très restreint, on perçoit une partie de la nef, quelques vitraux, des lattes de la voûte en frise de chêne. Au fond, le choeur, l'autel, un retable. Au mur pendent de vieux tableaux...
Où donc est passé le custode? Où est la clé? Peut-être dans le puits, qui sur la place resplendit? La vérité parfois se trompe de baignoire... Est-elle en avance ou en retard? Elle le saura un de ces soirs...

Soit, si ce n'est par la porte, entrons par ailleurs. Il se trouve toujours un faille par où faire passer son rail, à fond de train! En effet : une ouverture s'offre sur la haute et belle tour carrée du clocher, où se battent l'ombre et la lumière. Sans hésiter, un maraudeur peut se faire tarentule et, s'appuyant aux jambages saillants à un des coins de la tour, entamer une ascension des plus vertigineuses, assez dangereuse...

Les nuages par dessus le toit se déchirent, s'effilent puis dessinent des nimbes créoles, comme des auréoles. Dans une basse-cour du village, non loin de l'église et des pâturages environnant, le chant du coq se fait entendre. Les mains crispées aux doigts crochus s'agrippant aux pierres du dessus, le maraudeur peste et maugrée, les cheveux en bataille comme des chevaux qui se tiraillent, énervé comme une sorcière qui voudrait faire passer le gallinacé de vie à trépas. "Vas-tu te taire, bête de malheur?!".

Alors qu'il achève son ascension de la face sud de la tour, il rencontre une araignée aux pattes croisées, qui se repose sur une croix pattée, noire comme du café. Sur fond de pierre angulaire immaculée, elle se détache, face enténébrée contre face immaculée. Adroites lignes droites, sinistres ombres, vous recevez la lumière de la vie avec la conscience de la mort!
Après s'être faufilé dans la faille, l'intrus s'aide de la corde qui pend jusqu'au sol et atterrit sur une dalle dans un gros nuage de poussière. Il ne met pas trop de temps à faire l'inventaire du trésor qui gît là depuis si longtemps : des porcelaines chinoises fort courtoises, des tentures et des peintures, des médaillons en biscuit de Sèvres, des pièces de mobilier, des squelettes montés sur échelles, tirés de leur sommeil d'huître dans leur aître, les restes d'un ancien ossuaire... D'un coup de crochet, il sort par la porte et dirige ses pas vers la sortie du cimetière, gagnant le coeur du village...
S'orientant vers le centre, le coeur joyeux, il s'étire et trace une marelle sur le sol poussiéreux. Une à une il numérote les cases de son doigt noueux et, ayant ramassé une pierre faisant office de palet, se met à jouer. Il lance le caillou, parcourt à cloche-pied quelques cases entre ciel et terre, entre l'ici-bas et le paradis là-bas...

Ode à Honfleur

H onfleur, terre de création et d'inspiration
O riginale origine, berceau si prometteur
"N és natifs" et adoptifs crient à l'unisson "Honfleur de mon coeur!"
F ière héritière des conquêtes passées
L une de miel des amoureux transis
E crin de vie, puis demeure d'éternité
U topie incarnée, rêve réalisé
R ichesse spirituelle et authenticité

Les deux visages de Honfleur

"La vie d'une ville maritime, c'est la mer,
et si elle ne trouve pas, sur le mobile élément,
gloire et prospérité,
la côte aux flancs de laquelle elle se tient attachée
ne la lui donnera jamais"
A. Catherine,
Histoire de la ville et du canton de Honfleur.

Honfleur, à l'instar de la Normandie, ou plutôt des deux Normandies (Haute et Basse), répond en effet à une double vocation agricole et maritime, entre le bleu de l'Océan mondial (via la Manche) et le vert des pâturages...
Tel le dieu Janus aux deux visages, elle porte son regard en ces deux directions. C'est là son identité et son harmonie intime...

Honfleur vu par Evelyn en 1644

"Honfleur est une pauvre ville de pêcheurs, qui n'est guère recommandable que par les vêtements bizarres, mais utiles, que portent les bonnes femmes. Ces vêtements sont de peaux d'ours et d'autres animaux, comme ils sont de mauvais haillons sur toute la côte".


Ces propos ont été tenus en 1644 par un certain Evelyn, auteur d'un ouvrage sur le Havre (cité par Thomas dans son Histoire de Honfleur).

Pour un peu, on se croirait chez les Inuits!

En fait, les étoffes portées par les Honfleurais de cette époque étaient parfois luxueuses, en tout cas pas si frustes que ça...



Allez, Evelyn, on te pardonne tes exquis mots!

Histoire de la ville et du canton de Honfleur d'A.Catherine


Publiée en 1864, l'Histoire de la ville et du canton de Honfleur, écrite par l'archiviste A. Catherine, nous transporte en 23 chapitres du temps des guerres contre Jules César jusqu'à la veille de la Révolution.
Cinq chapitres sont consacrés à l'histoire de "Honfleur avant Honfleur", c'est-à-dire avant la première mention officielle de cette ville en 1204.

Une histoire écrite dans le style et l'esprit XIXème siècle, plaisante à lire et matière à réflexion...

Histoire d'Honfleur de PPU Thomas.

Parmi les grands classiques des ouvrages d'histoire sur notre ville tant aimée, on trouve la fameuse Histoire de la ville de Honfleur de P.P.U. Thomas, parue en 1840, rééditée en 1989 sous le titre Histoire d'Honfleur (mais seuls ont été conservés les sept premiers chapitres, ceux relatant les faits historiques depuis la première citation de la ville en 1204 jusqu'au XIXème siècle).









Dans la langue si colorée, dans le style si proche des "récits au coin du feu" qui caractérisent beaucoup de livres d'histoire du XIXème siècle, c'est un plaisir de lire cet opuscule. Du Michelet local! ...