Le dictionnaire des mots qui ont fait "La Vie drôle" : A comme .... Ascenseur.

En 1867 apparaissent en France les premiers ascenseurs hydrauliques.
Dans "Amours, délices et orgues", paru en 1898, Alphonse Allais, toujours soucieux de soulager les maux par les mots, imagine ...."L'ascenseur du peuple".

" L'ascenseur (lift) est rare dans nos bâtisses françaises, surtout dans celles où s'abritent le prolétariat, la menue bourgeoisie et la toute petite administration.
Pauvre gens qui trimez tout le jour, c'est votre lot à vous, chaque soir, accomplie la rude besogne, de grimper, à l'exemple du divin Sauveur, votre quotidien calvaire, cependant que de gras oisifs,
d'opulents exploiteurs n'ont qu'un bouton à pousser pour regagner, mollement assis, leurs somptueux entresols ! La voilà, la justice sociale ! La voilà bien !
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L'ascenseur du peuple
vu par Piboi
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.... On m'a présenté, dernièrement, un monsieur qui a trouvé un moyen fort ingénieux pour remédier à ce déplorable état de choses. Avec l'assentiment du propriétaire, il a organisé à l' une de ses fenêtres un appareil assez semblable à celui dont on se sert pour tirer l'eau du puits : une forte poulie, une solide corde, et, aux bouts de la solide corde, deux robustes paniers pouvant contenir chacun une personne.
Sur le coup de sept heures et demie ou huit heures, selon qu'il a bu deux ou trois absinthes, notre homme, employé de la " Compagnie générale d'assurance contre la moisissure ", (c'est le métier de notre inventeur), arrive au pied de la maison.
Un coup de sif
flet ! Une fenêtre s'ouvre; au bout d'une corde, un panier descend jusqu'au sol.
L'homme s'installe dans le panier. Second coup de sifflet ! C'est alors le tour de la bourgeoise d'enjamber le balcon et de s'installer dans l'autre panier.
Comme le poids de la dame est inférieur à celui du monsieur, il ne se passe rien tant que l'aîné des garçons n'a pas ajouté à sa maman un poids supplémentaire.
Ce poids est représenté par une lourde pendule Empire, qui suffit à rompre l'équilibre.
Dès lors, le panier descend, cependant que monte celui du monsieur.Ce dernier peut ainsi regagner son appartement sans la moindre fatigue. La femme n'a plus qu'a remonter les six étages par l'escalier, tenant dans ses bras la pendule Empire, à laquelle elle doit faire bien
attention, car son mari y tient énormément ".
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La maquette du principe
de l'ascenseur du peuple
(photo J.-Y. Loriot (c))

Regardez bien ce tableau !

Un peu d'histoire de l'art
Rembrand : "Le philosophe" (1633).
Tableau conservé au Musée du Louvre
. On ne le sait pas : un jour, Rembrandt (1606-1669), le plus grand peintre néerlandais du XVIIème siècle, entendit parler du "Plus petit musée du monde" de Honfleur.
Alphonse Allais n'était pas encore né (il était encore encorné dans une de ses vies antérieures...), Jean-Yves Loriot errait dans les limbes inconnues du néant, mais on présume que les lieux de ce qui deviendrait à la fois la pharmacie du Passocéan et le "Petit musée d'Alphonse!" existaient déjà. Eh oui! Vous n'en croyez pas vos yeux, les bras vous en tombent, votre bouche en bée. C'est pourtant la Vérité Vraie qui arrive là sur son char triomphal...

A l'appui de cette thèse révolutionnaire, voici LE tableau, non pas un tableau monochroïdal à la Alphonse Allais, précurseur de Klein, mais un beau tableau de style baroque avec clair-obscur et tout le talent du maître Rembrandt.
On y reconnaît aisément la honte de la famille (nous voulons parler, bien sûr, de l'escalier qui a mal tourné). Nous passerons rapidement sur la soubrette qui attise le feu dans le coin à droite : la pauvre avait perdu toute sa raison, elle périt d'ailleurs la tête dans les braises. Paix à ses cendres. Depuis cette plaisante anecdote, on ne fait d'ailleurs plus de feu au Passocéan... Quant au philosophe qui se trouve au pied de ces degrés hélicoïdaux, il s'agit probablement d'un ancêtre de l'actuel pharmacien Pierre Barré (alias Tartacover), qui se mangeait la porte basse en plein cintre chaque fois qu'il allait servir un client.

Les chocs répétés, exerçant sur sa boîte crânienne des effets de résonnance insoupçonnés, provoquaient chez cet auguste personnage un décuplement des cogitations, méditations, pensées et réflexions... On préféra l'appeller "le philosophe".

C'est d'ailleurs le titre du tableau, que nous vous laissons contempler, chers visiteurs. Et ne vous plaignez pas, on vous l'a mis à l'endroit !

La chapelle de l'ancien hôpital de Honfleur poursuit son chemin vers la résurrection!

Nous apprenons que les membres de l'Association "Les Racines de Honfleur" viennent de recevoir un gros chèque du Crédit Agricole pour la réfection des vitraux de la chapelle de l'ancien hôpital de Honfleur (XVIIème siècle).


Grâce à ce généreux geste, les vitraux pourront retrouver leur beauté d'antan.

C'est à Martial Mayel, artisan et artiste honfleurais de grande réputation, que reviendra le soin de mettre à exécution cette tâche délicate.





Un grand merci à Jacqueline Lemonnier (alias "Dame Jacqueline"), grande amoureuse de Honfleur devant l'Eternel et lectrice assidue de ce blog, pour la transmission de ces photos immortalisant l'événement.

UNE NOUVELLE RUBRIQUE SUR "HONFLEURISSIMO" : Le dictionnaire des mots qui ont fait "La Vie drôle" d'Alphonse Allais. A comme .... Absinthe.

( Photo J.-Y. Loriot (c))
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Alphonse Allais, on le sait, souffrait d'intempérance pour les boissons alcoolisées. Comme beaucoup d'artistes de cette fin du XIX ème siècle, il se blottit souvent dans les bras de "la fée verte". Ne voulant pas faire preuve "d'absinthéïsme" , il "boit l'absinthe", "la fée verte", muse-aiguillon supposée des poètes mais aussi phénomène de société ... (Il faut visiter le remarquable musée de Marie-Claude Delahaye à Auvers-sur-Oise).
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Alphonse Allais, dans plusieurs nouvelles ("Familles", "Le pauvre bougre et le bon génie", "Absinthes", "La dot", "La langue et l'armée française", "L'aventure de l'homme-orchestre", "La Vierge à l'absinthe", "Trop de précaution nuit", "Cupides médicastres") donne à boire à ses personnages ce nouveau breuvage qui stimule tous les sens, à l'instant de "l'heure verte" !
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" Le monsieur demanda son "absinthe-anisette" sur un ton de lassitude inexprimable.
- Donnez-moi une absinthe, semblait-il dire, non point pour me griser, mais pour tâcher d'oublier un peu et de m'évader - quand ce ne serait qu'un quart d'heure - de cette insupportable fabrique de rasoirs qu'est la Vie ! ".
"La dot". Revue franco-américaine, n°2, juillet 1895.
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" La Vie, ce n'est pas drôle, mais c'est la vie ... elle est faite de rien, une absinthe au coin d'une terrasse de café ... c'est bon l'absinthe ... pas la première gorgée, mais après. C'est bon ... "
Absinthes". Pas de bile, 1893.
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Retrouvez l'intégralité de ce texte " superbement neurasthénique, tranche existentielle émiettée d'une tendresse déchirante " (Patrice Delbourg) et " La Vierge à l'absinthe " sur
http://www.boiteallais.com/ , chronique : Abécédaire, A comme absinthe.
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Mais "les absinthes ont toujours tort". A consommer avec modération, à lire sans !
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--> Merci à Jean-Yves Loriot, Conservateur Guide Officiel Homme d'Entretien (CGHE 147) du "Petit musée d'Alphonse!" (le plus petit musée du monde), grand Allaisophile devant l'Eternel, pour cette nouvelle rubrique. On attend la suite avec impatience !!!

Un nouvel Etat est né ! "L'Allaisie". Allez-y !


L'Allaisie (qu'on appelle parfois la Grande Allaisie) est un territoire indépendant, aux frontières sûres et reconnues, situé aux antipodes de la Malaisie et qui s'étend du Nord au Sud, des confins de la lointaine Belgique aux rivages déchiquetés de la Haute Corse, et d'Est en Ouest, de Grenoble à Honfleur.
Le point culminant de l'Allaisie est le Mont Martre (13 m 50).
La capitale historique de l'Allaisie imaginée par le grand architecte Grégoire Lacroix est Allaisia.
L'Allaisie dispose de moyens d'accès privilégiés grâce à l'A3, l'A4 et depuis peu, l'A5 dont le premier tronçon vient d'être inauguré à Honfleur.

(Pour les ignorants, précisons :
A3 = Académie Alphonse Allais = Philippe Davis et son gang parisien
A4 = Association des Amis d'Alphonse Allais = Pierre-Arnaud de Chassy-Poulay et sa bande
A5 = Association des Authentiques Amis d'Alphonse Allais = Jean-Yves Loriot et toute sa clique d'Honfleur ou d'ailleurs)
L'Allaisie jouit d'un micro-climat particulièrement favorable.
Le taux de natalité en Allaisie figure parmi les plus élevés d'Europe puisque près de 50 naissances ont été recensées au cours de l'année 2007, soit environ 25 % de la population en âge de procréer.
La monnaie qui a cours en Allaisie est l'Eurallais. Un Eurallais équivaut sensiblement à un Euro.
L'Allaisie, République démocratique et très populaire, est co-dirigée par un Grand Chancelier élu au suffrage universel et un Président tiré à la courte paille et à quatre épingles.
La religion d'Etat qui prévaut en Allaisie, l'absinthéisme, longtemps pratiquée sous le manteau est aujourd'hui réhabilitée et reconnue d'utilité ludique.
L'hymne national est "L'Allaisienne".
Les Allaisiens bénéficient d'un régime fiscal particulièrement attractif puisque, en matière de droits de succession, toutes les donations faites de l'Etat sont totalement exonérées. A bon entendeur ...
Le PNB de l'Allaisie set d'environ 50 Euroallais par tête d'habitant.
L'Allaisie dispose de son propre réseau postal et de timbres à l'effigie du Chat, cher à l'un de ses plus éminents sujets.
La richesse naturelle de l'Allaisie provient essentiellement de l'exploitation des mines réjouies et des retombées du tourisme textuel.
L'Allaisie possède son propre musée à Honfleur. Sa capacité d'accueil est d'environ quatre personnes (quinze, les jours de grande chaleur) en circulation alternée.
L'Allaisie s'est dotée de moyens de communication ultra performants avec un site internet très visité et un organe de presse sans équivalent : "L'Allaisienne".
Pour devenir citoyen de l'Allaisie, une seul demande à remplir en cliquant sur le bulletin d'allaision en page d'accueil de
www.boiteallais.com

Allez-y !

Une précision à propos du fameux "Père Roulié"...


Claude Chicherie, de passage sur ce blog, nous apporte une précision à propos du père Roulié dont il a été question plus bas :

"Le bateau du père Roulié s'appelait "Santa Maria", il a fait plus tard l'acquisition d'un vieux chalutier, " La Marseillaise" sur lequel il vivait".

Merci pour cette information!


" Mais où sont les neiges d'antan ?"

( Photo J.-Y. Loriot (c))

François Simon teste SaQuaNa à Honfleur

François Simon, critique gastronomique, est passé par Honfleur au cours de ses nombreuses pérégrinations dans les meilleurs restaurants de France et de Navarre. Savourons avec lui un délicieux moment, et un plat virtuel!

"L'Hôtel des pendus" à Honfleur

"Dors debout pour les marins" . Gravure publiée dans
"Die Gartenlaube". 1855.
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C'est probablement dans l'Allée 35, place de la Fontaine Bouillante (aujourd'hui place Hamelin), que se trouvait " l 'Hôtel des pendus ".
"Ici on dort sur le cordage pour un sou"
"Dors debout pour les matelots sans le sou".
De forts cordages étaient accrochés d'un mur à l'autre, et sur chacun de ses cordages six à huit dormeurs laissaient pendre leurs bras et dormaient dans cette position jusqu'au matin. Vers huit ou neuf heures, pour le réveil, l'hôtelier peu scrupuleux détachait un bout du cordage !

Pour se faire appeler... Léon !

On le sait, Paul Démarais, le pharmacien honfleurais se décora "manu- personnella" du Grand Cordon de "Grand Commandeur de l'Ordre Universel du Mérite Humain" et notre maître es-humour Alphonse Allais créa "l'Ordre du Mérite Personnel".
On ne le sait pas, un troisième mousquetaire mérite aussi sa place dans ce joyeux panthéon.
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Le 18 novembre 1898, un certain Louis Léon Laforg, né à Honfleur en 1873, crée "L'Ordre Princier des Chevaliers de Saint Léon". Notre honfleurais devient alors "Dom Léon Prince Laforge de Vitanval".
Selon les statuts de l'Ordre, les buts étaient méritoires : "Honorer les plus nobles, les plus valables de ceux qui sont efficaces dans les domaines de l'Art, des Sciences et de la Littérature".
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Distinction bien ordonnée commençant par soi-même, Louis Léon s'auto-proclame " Grand Maître de l'Ordre ".
Mais comme "L'Ordre Princier des Chevaliers de Saint Léon" ne vit pas que de mérite et d'eau fraîche, notre Prince honfleurais facture de 20 à 80 francs le ruban de l'Ordre et demande même, selon une géométrie variable bien connue de Paul Démarais, jusqu'à mille francs pour une décoration ou un diplôme.
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Lors d'un procès qui se tint à Paris le 2 mai 1901, Laforg est condamné à six mois de prison pour escroquerie et port illégal de décoration.
Ce fut la fin de "L'Ordre Princier des Chevaliers de Saint Léon", fondé par un "fils ensoleillé" d'Honfleur.
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PS. Le certificat officiel de récompense avait été dessiné et gravé par J. Van Dristen, artiste parisien reconnu. L'artiste ne reçut pour sa création qu'une maigre rétribution mais conserva, consolation et bonheur suprême, les décoration et titre d'Officier de l'Ordre...

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D'après l'article de Harold E. Gillingham, "Décorations éphémères" paru dans :
"Numismatic Notes and Monographs n°66"
(The American Numismatic Society, New York, 1935).

Le parler honfleurais. "Boujou la déroulade"





"Raméne té par là mon gâ et vin-t-en vèr !"


"Nos pékeus y s'préparent- ti pou les jeux olympiques ?!"
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(photos Jean-Yves Loriot (c))

Les recettes du Père Chigneux (Jules-César) : " Eau-de-vie aux oeufs "


Pour 6 à 8 personnes :
-6 oeufs moyens.
-2 tasses de sucre.
-1 sachet de
sucre vanillé.
-1 tasse d'eau-de-vie.

Cassez les oeufs. Battez les au fouet. Passez-les au tamis dans une terrine. Ajoutez le sucre et l'eau-de-vie. Placez la terrine dans une casserole à demi remplie d'eau et faites chauffer au bain-marie sans cesser de remuer.
Quand la masse devient consistante, placez la terrine dans une casserole d'eau froide.
Remuez.
Attendez quelques minutes.

Cette crème épaisse, à mi-chemin entre la liqueur et le dessert et qui se sert à toute heure de la journée, fut apportée par des marins hollandais et devint très vite populaire à Honfleur et dans les campagnes alentour.

Honfleur et le cinéma. René Wheeler.

René Wheeler et Maria Benedicto aux "Moulineaux"
( Photo inédite de Jacqueline Colliex transmise par J.-Y. Loriot(c)).

Le scénariste et metteur en scène René Wheeler vécut pendant près de 40 ans et jusqu'au 11 décembre 2000, jour de son décès, sous le ciel honfleurais. Ciel, qui disait-il : "pastelisait son cerveau".
Auteur de nombreux scénarii pour le cinéma et le "petit écran" dont "Jour de fête" de Jacques Tati (il y fait d'ailleurs, une brève apparition-clin-d'oeil à l'image), "Du rififi chez les hommes", "Fanfan la tulipe" avec Gérard Philipe et Gina Lollobrigida, il est nominé en 1944 aux Oscars (Académy Awards) d'Hollywood comme auteur du meilleur scénario, pour le film "La cage aux rossignols" avec les "Petits chanteurs à la croix de bois" et dont le scénario sera repris en 2006 pour "Les choristes" avec Gérard Jugnot.
En 1999, année de la création du Petit musée d'Alphonse, René Wheeler avait "éclairé les clair-obscurs" du préparatoire des potards Allais , comme il était dans la vie, de sa "présence sensible et discrète".
Avec son épouse, la romancière Maria Benedicto il écrivit "La maison des bois", roman adapté à l'écran quelques années plus tard.

"Le lion est mort" : Henri Salvador a rejoint son "jardin d'hiver"...

Henri Salvador nous a quittés. S'il n'est pas mort à Honfleur, il avait malgré tout fait de cette éventualité une chanson, intitulée "Mourir à Honfleur", en hommage à Françoise Sagan (qui mourut en fait, pour être exact, à l'hôpital d'Equemauville, non loin de sa propriété de Barneville-la-Bertran, le manoir du Breuil). Michel Serrault, quant à lui, est mort cet été à Vasouy, non loin de Honfleur, mais repose bien pour l'éternité dans la terre du charmant petit port, au cimetière Sainte-Catherine...
En hommage à Henri Salvador et à tous les morts qui nous sont chers, voici les paroles de cette très belle chanson :

Révérence, le dernier album de l'artiste
dans lequel figure la chanson
"Mourir à Honfleur"

Mourir à Honfleur
C'est joli tout plein
C'est presque un bonheur
Et ça te va bien

Faire sa sortie
Chez Alphonse Allais
Chez Erik Satie
Cette idée me plaît

Ce lieu pour partir
Aussi bien qu'un gant
Te va à ravir
Françoise Sagan

Mourir à Honfleur
Douce d'atmosphère
C'est dans la couleur
De ta vie légère

Ce que dans nos coeurs
Là nous entendons
Mourir à Honfleur
C'est une chanson

(pont musical)

Mourir à Honfleur
Douce d'atmosphère
C'est dans la couleur
De ta vie légère

Ce que dans nos coeurs
Là nous entendons
Mourir à Honfleur
C'est une chanson

"C'était un petit cheval blanc..." (air connu)

(photo Jean-Yves Loriot (c))

Les soleils honfleurais : Le Père Roulie.

Le bateau du Père Roulie amarré dans le Vieux Bassin (photo J.-Y. Loriot (c))

" Marin-au-long-cours-n'ayant-pas-franchi-l'estuaire ", le Père Roulie vivait à longueur d'année dans son petit bateau. L'hiver il se chauffait au charbon. (Remarquez d'ailleurs sur la photo, la livraison de charbon ... en brouette).
Chaque 14 juillet, le Père Roulie " installait " un petit canon de sa fabrication sur son bateau et tirait une salve d'artillerie à 8 heures précises, réveillant les Honfleurais.

Les pages jaunies de l'album. La plage à Honfleur. Plaque sur verre, 1920

(photo transmise par J.-Y. Loriot (c))

Pierre Berthelot ("Denis de la Nativité"), "bienheureux" honfleurais


En l'église Sainte Catherine et sous la remarquable balustrade de l'orgue, un tableau de Voisard-Margerie représente le martyre d'un enfant de Honfleur, né en 1600, et dont une place porte son nom : Pierre Berthelot.

Marin pilote et cosmographe du roi du Portugal, il entra dans l'ordre des carmes aux Indes Portugaises sous le nom de Denis de la Nativité et fut martyrisé en 1638 à Achem, dans l'île de Sumatra. Le pape Léon XIII le béatifia en 1900.

Dominique Bougerie nous conte cette mort impressionnante : "Lorsque l'ambassade portugaise arriva au port d'Achem, elle fut accueillie avec forces banderoles et tapis rouge, et fut invitée à se rendre à terre pour être dignement fêtée.
Sans méfiance et sans armes, ambassade et équipages débarquèrent et furent jetés en prison. Durant un mois, ils subirent les traitements d'usage à cette époque dans les pays musulmans. Maltraités, enchaînés, ils furent vendus aux notables locaux qui avaient pour mission, outre de leur faire faire les travaux les plus pénibles et les plus dégradants, de les forcer à se convertir à la foi musulmane.
Tous les plaisirs et honneurs disponibles en ce bas monde leur furent offerts en échange de leur conversion ... En cas de refus, il leur fut promis d'être hachés menus de la plus cruelle façon. Berthelot qui parlait couramment, et le portugais et la langue malaise, devint immédiatement l'interprète et le guide de ces pauvres portugais qu'il encourageait à refuser le diktat du roi d'Achem.
Tous les compagnons de Berthelot furent massacrés à coup de lance et de flèches empoisonnées sous ses yeux, tandis que, brandissant la croix, il les exhortait au courage et au refus de céder à leurs bourreaux.
Ce fut ensuite le tour de notre héros d'être supplicié. Il s'agenouilla en brandissant sa croix et attendit la mort en louant son Seigneur.
Les soldats impressionnés par son ardeur à soutenir ses compagnons d'infortune déposèrent les armes et refusèrent de l'achever. Le roi d'Achem fit venir alors plusieurs éléphants qui le piétinèrent allègrement tandis que Berthelot continuait à prier son Dieu.
N'étant pas encore mort après le passage des pachydermes, c'est un chrétien converti à la foi musulmane, qui acheva le moine soldat à coup de sabre.
Le père Philippe rapporte qu'après sa mort, toute une série de miracles se produisirent. Après l'avoir enterré, son corps réapparut à l'endroit même où il avait subi son martyre. Il fallut que le roi d'Achem expédie la dépouille mortelle de Berthelot au fond de la mer, lestée de gros cailloux pour en être débarrassé définitivement.
Cette mort impressionnante et l'attitude sublime de Pierre Berthelot enflammèrent les imaginations et provoquèrent sans doute des récits enjolivés par les conteurs orientaux ".

Anne Roumanoff au "Petit musée d'Alphonse!"

Anne Roumanoff :
"En général, je n'aime pas visiter les musées ... mais là chez Alphonse, c'est la première fois que je me suis autant ... "a-musée !!!".



Scènes d'intimité avec Jean-Yves Loriot, CGHE (Conservateur-Guide officiel-Homme d'Entretien) du "Petit musée d'Alphonse!"
"T'as de beaux yeux, tu sais!"




Les objets du musée intriguent l'humoriste, littéralement fascinée par le génie inventif d'Alphonse Allais, le "tueur à gags" prince de l'Humour...




Le rire n'est-il pas, de tous les maux, le meilleur remède ?
Ah! ah! ah! ah! ...


















Jean-Yves Loriot explique à Anne Roumanoff que le petit Alphi (tendre diminutif pour Alphonse Allais) est monté au ciel. Mais de là où il se trouve, il les regarde et les protègera toujours...







Et Anne Roumanoff de repartir pour de nouvelles aventures en empruntant l'escalier en colimaçon, qui a mal tourné (la honte de la famille), à reculons et en s'aidant de la corde !

Bye, bye l'artiste, et continue à nous faire rire!
Hi! hi! hi! hi! ...









(photos J.-Y. Loriot (c))

"Atmosphère! atmosphère! Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère?!"

Henri Jeanson au Pavillon Louis-Philippe.
(Photo et don de Jacqueline Colliex).

( Henri Jeanson acceptait peu
de se faire photographier).
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Disparu en 1970 et inhumé au cimetière d'Equemauville, Henri Jeanson fut avec Jacques Prévert, le plus brillant de nos dialoguistes. Son talent, son impertinence donnèrent au cinéma français ses plus belles répliques et quelques uns de ses plus grands classiques : Pépé le Moko, Hôtel du Nord, Entrée des artistes, Fanfan la Tulipe, etc.
Vers 1952, Henri Jeanson s'installe à Honfleur avec Claude, au pavillon Louis-Philippe sur la Côte de Grâce. De nombreux amis artistes habitent déjà Honfleur et sa région : Fernand Ledoux (Villerville), le dessinateur Effel (Vasouy), les scénaristes René Wheeler (Honfleur) et Jean Aurenche (Barneville).
Il habitera le Pavillon Louis-Philippe jusqu'à son décès à l'hôpital de Lisieux, le 6 novembre 1970, d'un oedème aux poumons.
Il se permet une dernière pirouette avant de disparaître ; sur un carnet il note ceci : " Sur la pointe des pieds, la mort est entrée dans ma chambre alors qu'assis au bord du lit je faisais une réussite... Je continuai imperturbablement en feignant d'ignorer cette présence glacée. La mort me regardait faire, curieuse de connaître le résultat. La réussite ayant réussi, elle sortit, furieuse et dépitée.... Pourtant à tout hasard, sans qu'elle s'en aperçut, j'avais triché .... ".

Très influencé par Alphonse Allais dans l'écriture de ses dialogues, c'est Henri Jeanson qui créa en 1954 à Honfleur, l'Académie Alphonse Allais et attribua le premier "Prix d'Horticulture Allaisienne" à Eugène Ionesco.
Claude Marcy, l'épouse d'Henri.
( C'est Claude Marcy qui doubla en
français la voix de "Blanche-Neige" de Walt Disney).

Les liqueurs et boissons d'autrefois du Père Chigneux (Jules-César), né natif d'Honfleur

(photo J.-Y. Loriot)

Les recettes du Père Chigneux (Jules-César).

Une recette normande très "prisée" à Honfleur jusqu'au début du XXème siècle : " La foutinette ".

Préparez une infusion de tilleul, comme à l'habitude. Filtrez après plusieurs minutes d'infusion et sucrez largement (au moins 2 morceaux par tasse).
Ajoutez à l'infusion un petit verre à liqueur de vieux Calvados par tasse de tilleul.

Idéal les soirées d'hiver pour soigner un " chaud et froid " ou un " froid et chaud " (c'est selon). Répéter l'opération en ayant pris soin de poser un chapeau au pied de votre lit.
" Lorsque vous voyez deux chapeaux, vous pouvez vous coucher ".

De Honfleur à Tokyo !

(photo Jean-Yves Loriot(c))
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Le Passocéan, remède contre le mal de mer inventé par Paul Démarais dans les années 1930, est aujourd'hui exporté... au Japon !