En 1867 apparaissent en France les premiers ascenseurs hydrauliques.
Dans "Amours, délices et orgues", paru en 1898, Alphonse Allais, toujours soucieux de soulager les maux par les mots, imagine ...."L'ascenseur du peuple".
" L'ascenseur (lift) est rare dans nos bâtisses françaises, surtout dans celles où s'abritent le prolétariat, la menue bourgeoisie et la toute petite administration.
Pauvre gens qui trimez tout le jour, c'est votre lot à vous, chaque soir, accomplie la rude besogne, de grimper, à l'exemple du divin Sauveur, votre quotidien calvaire, cependant que de gras oisifs,
d'opulents exploiteurs n'ont qu'un bouton à pousser pour regagner, mollement assis, leurs somptueux entresols ! La voilà, la justice sociale ! La voilà bien !
Dans "Amours, délices et orgues", paru en 1898, Alphonse Allais, toujours soucieux de soulager les maux par les mots, imagine ...."L'ascenseur du peuple".
" L'ascenseur (lift) est rare dans nos bâtisses françaises, surtout dans celles où s'abritent le prolétariat, la menue bourgeoisie et la toute petite administration.
Pauvre gens qui trimez tout le jour, c'est votre lot à vous, chaque soir, accomplie la rude besogne, de grimper, à l'exemple du divin Sauveur, votre quotidien calvaire, cependant que de gras oisifs,
d'opulents exploiteurs n'ont qu'un bouton à pousser pour regagner, mollement assis, leurs somptueux entresols ! La voilà, la justice sociale ! La voilà bien !
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L'ascenseur du peuple
vu par Piboi
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.... On m'a présenté, dernièrement, un monsieur qui a trouvé un moyen fort ingénieux pour remédier à ce déplorable état de choses. Avec l'assentiment du propriétaire, il a organisé à l' une de ses fenêtres un appareil assez semblable à celui dont on se sert pour tirer l'eau du puits : une forte poulie, une solide corde, et, aux bouts de la solide corde, deux robustes paniers pouvant contenir chacun une personne.
Sur le coup de sept heures et demie ou huit heures, selon qu'il a bu deux ou trois absinthes, notre homme, employé de la " Compagnie générale d'assurance contre la moisissure ", (c'est le métier de notre inventeur), arrive au pied de la maison.
Un coup de sifflet ! Une fenêtre s'ouvre; au bout d'une corde, un panier descend jusqu'au sol.
L'homme s'installe dans le panier. Second coup de sifflet ! C'est alors le tour de la bourgeoise d'enjamber le balcon et de s'installer dans l'autre panier.
Comme le poids de la dame est inférieur à celui du monsieur, il ne se passe rien tant que l'aîné des garçons n'a pas ajouté à sa maman un poids supplémentaire.
Ce poids est représenté par une lourde pendule Empire, qui suffit à rompre l'équilibre.
Dès lors, le panier descend, cependant que monte celui du monsieur.Ce dernier peut ainsi regagner son appartement sans la moindre fatigue. La femme n'a plus qu'a remonter les six étages par l'escalier, tenant dans ses bras la pendule Empire, à laquelle elle doit faire bien
attention, car son mari y tient énormément ".
Sur le coup de sept heures et demie ou huit heures, selon qu'il a bu deux ou trois absinthes, notre homme, employé de la " Compagnie générale d'assurance contre la moisissure ", (c'est le métier de notre inventeur), arrive au pied de la maison.
Un coup de sifflet ! Une fenêtre s'ouvre; au bout d'une corde, un panier descend jusqu'au sol.
L'homme s'installe dans le panier. Second coup de sifflet ! C'est alors le tour de la bourgeoise d'enjamber le balcon et de s'installer dans l'autre panier.
Comme le poids de la dame est inférieur à celui du monsieur, il ne se passe rien tant que l'aîné des garçons n'a pas ajouté à sa maman un poids supplémentaire.
Ce poids est représenté par une lourde pendule Empire, qui suffit à rompre l'équilibre.
Dès lors, le panier descend, cependant que monte celui du monsieur.Ce dernier peut ainsi regagner son appartement sans la moindre fatigue. La femme n'a plus qu'a remonter les six étages par l'escalier, tenant dans ses bras la pendule Empire, à laquelle elle doit faire bien
attention, car son mari y tient énormément ".
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La maquette du principe
de l'ascenseur du peuple
(photo J.-Y. Loriot (c))
de l'ascenseur du peuple
(photo J.-Y. Loriot (c))