Ramène té pa' là, que je t' cause !
Quand on traîne un brin en rentrant d'la mé et qu'on a une femme qu'est pas toute neuve, on a l' droit d' mâquer des briques soufflées. C'est vrai qu' j'suis pas rentré tout seul ; j'en avais bien trois grammes mais j' me suis quand même fait deux trois patates à l'iau avant d'aller m' coucher. Quatre heures : le réveil sonne. Je saute dans mes bottes qui sont toujou niyées d' la veille, j'en file mon bleu, j' capelle ma vareuse, j' prends une iau chaude et me v'la parti su' l' quai. Y'a d' la brume épais comme les mâts et une fré d' voleux. Mon batiau flotte dans la vapie ; mon matelot m'attend triste comme les pierres pasque c'est une marée de r' vif et i dit qu'on va pas faire une
merveille de pêque. Mais j' préfère enco' être su la mé qu'avec ma bourgeoise qui dit toujou que j' piantis l' parterre avec mes bottes.
Elle a toujou la vadrouille à la main, c'est co' cha du matin au soir.
I a qu' quand elle était roquée qu'e m' foutait un brin la paix.
Bon, me v' là su ma chaloupe. Au fait, i faut que j' répare la porte de la guérite, i' a des morpions qu'on lancé un caillou dans l' carreau à plein bois...
Mon matelot en profite pou rafistoler l' verrou avec un bout d' fil de fer de cuivre. Ah c'ti là, c'est un sacré bricoleux ; même le dimanche , i préfére avoir les mains dans l'cambouis plutôt qu'aller
s' promener avec bobonne , une fausse-maigre, qui pèse au moins chent- trente kilos !!!!
Bon, j' sais pas si j' vas mette en route, i'a pas rien comme courant !
Les bouées ont d' l'iau ras la lanterne .... En plus, hier, ma cauche était ahourde de claire. Si ça s' mâquait ces pianteurs là, j' pourrais en vendre chent tonnes par jour.
On n'y vait pas à chinq mètes avec la brume, i' a l' courant, i' a que de la claire : allez, arba ! j' rentre chez nous et pis demain i faut que je sois frais, j' vas m'faire décorer pa la marine au Grenier à Sel.
Au fait, i paraît qu' pour les médailles, le plus dur, c'est d'avoir la première. Après, ça timbe comme de la grêle...
Boujou !
Gégé la Gode.
Quand on traîne un brin en rentrant d'la mé et qu'on a une femme qu'est pas toute neuve, on a l' droit d' mâquer des briques soufflées. C'est vrai qu' j'suis pas rentré tout seul ; j'en avais bien trois grammes mais j' me suis quand même fait deux trois patates à l'iau avant d'aller m' coucher. Quatre heures : le réveil sonne. Je saute dans mes bottes qui sont toujou niyées d' la veille, j'en file mon bleu, j' capelle ma vareuse, j' prends une iau chaude et me v'la parti su' l' quai. Y'a d' la brume épais comme les mâts et une fré d' voleux. Mon batiau flotte dans la vapie ; mon matelot m'attend triste comme les pierres pasque c'est une marée de r' vif et i dit qu'on va pas faire une
merveille de pêque. Mais j' préfère enco' être su la mé qu'avec ma bourgeoise qui dit toujou que j' piantis l' parterre avec mes bottes.
Elle a toujou la vadrouille à la main, c'est co' cha du matin au soir.
I a qu' quand elle était roquée qu'e m' foutait un brin la paix.
Bon, me v' là su ma chaloupe. Au fait, i faut que j' répare la porte de la guérite, i' a des morpions qu'on lancé un caillou dans l' carreau à plein bois...
Mon matelot en profite pou rafistoler l' verrou avec un bout d' fil de fer de cuivre. Ah c'ti là, c'est un sacré bricoleux ; même le dimanche , i préfére avoir les mains dans l'cambouis plutôt qu'aller
s' promener avec bobonne , une fausse-maigre, qui pèse au moins chent- trente kilos !!!!
Bon, j' sais pas si j' vas mette en route, i'a pas rien comme courant !
Les bouées ont d' l'iau ras la lanterne .... En plus, hier, ma cauche était ahourde de claire. Si ça s' mâquait ces pianteurs là, j' pourrais en vendre chent tonnes par jour.
On n'y vait pas à chinq mètes avec la brume, i' a l' courant, i' a que de la claire : allez, arba ! j' rentre chez nous et pis demain i faut que je sois frais, j' vas m'faire décorer pa la marine au Grenier à Sel.
Au fait, i paraît qu' pour les médailles, le plus dur, c'est d'avoir la première. Après, ça timbe comme de la grêle...
Boujou !
Gégé la Gode.
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