Un pont mis en Seine

Sur le pont de Normandie on peut se tourner vers l'aval et laisser son regard planer sur cette surface d'acier formée par les eaux progressant vers la Manche. Etonnant lieu de confrontation et de mélange des eaux douces terrestres et de l'eau de mer émanant de l'"océan mondial", l'estuaire est le lieu de formation et de précipitation des flocules de vase qui encombrent le port de Honfleur depuis des siècles, à vrai dire depuis au moins mille ans (aussi loin que l'on puisse remonter dans l'histoire de ce port, avant de rencontrer un mur de fumée assez opaque...).
Longtemps le phénomène du mascaret, annoncé dans les journaux locaux des contrées riveraines, ameuta sur les berges des foules avides d'un spectacle naturel peu banal : la formation d'une grande vague dans le cours de la Seine, qui pouvait provoquer bien des remous (Maurice Leblanc évoque cette particularité de la vie du fleuve dans son roman La Barre-Y-Va, et chacun sait que Léopoldine, la fille de Victor Hugo périt noyée non loin de Villequier à cause de ce mascaret qui sonne terriblement à l'oreille : "masque"/"arrêt" "masque" de la mort/"arrêt" de la vie... ).

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